Répression : la préfecture de Mayenne cible les motards
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Motos ou scooters, de 50 cm3 aux plus grosses cylindrées, depuis début juillet, les usagers de deux-roues motorisés (2RM) font les frais d’une politique répressive ciblée dans le département de la Mayenne, nous apprend l’antenne locale de la FFMC.
Il semblerait que cette politique soit une réponse des autorités aux manifestations inter-usagers de juin dernier contre les mesures sorties du CISR (Comité interministériel de sécurité routière) du 11 mai. Des mesures coercitives, prises sous la houlette de Claude Guéant, ministre de l’Intérieur. « La préfecture mayennaise, avec qui la FFMC 53 avait établi de bons rapports coopératifs pour une meilleure communication et un travail sur l’accidentologie, a décidé d’obéir à M Guéant », déplore l’association de motards.
« Dès le 4 juillet, des directives ont été publiées pour "casser" les conducteurs de 2RM : conformité du casque, contrôle des pneus, des équipements de sécurité (gants, veste, etc. – qui ne sont pourtant soumis à aucune obligation, NDLR), conformité sonore des pots d’échappement, de la plaque d’immatriculation, présence des papiers sur soi (assurance, permis, carte grise), contrôle des puissances moteur, contrôle de vitesse spécifiques aux 2RM, verbalisation des circulations inter-files… »
Un bouc émissaire pour Guéant
Depuis 30 ans, la FFMC milite pour la défense du droit des motards, préconise une meilleure formation de tous les usagers, notamment la sensibilisation des automobilistes à la présence des deux-roues dans la circulation, et pointe régulièrement les infrastructures routières dangereuses. De 2009 à 2011, elle a participé à la prometteuse Concertation sur le deux-roues motorisé, menée par Michèle Merli, récemment débarquée de son poste de déléguée interministérielle à la sécurité routière.
De plus, suite au tollé consécutif au CISR du 11 mai et des manifestations qui en ont découlé, la FFMC a, comme d’autres intervenants, été entendue à l’Assemblée nationale afin d’y exposer ses préconisations. Mais la solution privilégiée par les pouvoirs publics, Claude Guéant en tête, reste la répression.
Pour la FFMC 53, le ministre de l’Intérieur « a besoin d’un bouc émissaire » pour justifier cette politique ; la préfecture de la Mayenne le suit. Et l’association de rappeler que les dernières manifestations regroupaient motards, automobilistes et chauffeurs routiers pour demander une autre politique de sécurité routière. Car les usagers de la route qui se sont mobilisés ne critiquent pas la volonté d’améliorer la sécurité, ils contestent la méthode.
Grégoire Acerra - 21/07/2011